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mardi 14 avril 2015

Rappel : onze mythes que le Kremlin propage au sujet de la crise en Ukraine

16/12/2014. La semaine dernière le président russe Vladimir Poutine a livré un discours hésitant à Moscou, tentant d’assurer que tout va pour le mieux en Russie. Les sanctions n’ont pas d’effets sur l’économie russe, a-t-il dit, tout en ordonnant au peuple russe d’un air sombre de redoubler d’efforts. Le président a radoté ses théories de complot par rapport aux soulèvements démocratiques en Ukraine et butait sur ses mots en tentant de défendre son invasion de la Crimée.
Mr. Poutine, au cas où vous croyez vraiment les histoires que vous vous racontées, il est temps de remettre les pendules à l’heure.  

1. Selon le président Poutine : La Crimée a voté en faveur de son annexion à la Russie.

En vérité : Le « référendum » du 16 mars sur l’annexion à la Russie a été tenu sous la menace des armes, sous occupation militaire, dans des conditions qui n’étaient ni libres ni équitables. L’ensemble de la communauté internationale a jugé ce « référendum » comme étant illégitime.

2. Selon le président Poutine : La Russie n’a pas déployé de troupes en Ukraine.  

En vérité : L’OTAN a publié des images satellite montrant clairement des troupes de combat russes en Ukraine, équipées d’armes lourdes propres à l’armée russe et non à celle de l’Ukraine.

3. Selon le président Poutine : En Ukraine orientale, les militants prorusses (soutenus par les troupes russes) représentent la volonté du peuple.

En vérité : Le peuple de l’Ukraine orientale rejette massivement l’idée de quitter l’Ukraine. Le « référendum sur l’indépendance » qui a eu lieu en mai dans des régions occupées par des groupes militants et les « élections présidentielles et législatives » tenues en novembre ont été complètement rejetés par la communauté internationale.

4. Selon la Russie : Certaines régions de l’Ukraine appartiennent légitimement à la Russie.

En vérité : La Russie a par le passé affirmé plusieurs fois qu’elle reconnaissait les frontières et la souveraineté de l’Ukraine, notamment en 1991 lorsque l’Union soviétique s’est dissoute, et en 1994 lorsque Moscou a signé le Mémorandum de Budapest, s’engageant à respecter les frontières de l’Ukraine.   

5. Selon le président Poutine : La Russie a droit d’exercer son influence au-delà de ses frontières.   

En vérité : Les Ukrainiens sont les seuls à pouvoir décider de l’avenir de l’Ukraine. Les gestes commis par la Russie violent l’un des principes de base de la Charte des Nations Unies : le caractère sacré de l’indépendance politique et l’intégrité territoriale des nations.

6. Selon la Russie : L’OTAN brise sa promesse quant à son expansion.

En vérité : Aucune promesse du genre n’a été faite. L'ancien président de l'Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, l’a lui-même reconnu. L’URSS n’était pas libre de décider quels pays auraient le droit de se joindre à l’OTAN à l’époque, et il est en de même pour la Russie aujourd’hui. 

7. Selon la Russie : Le gouvernement ukrainien est fasciste.

En vérité : Le gouvernement de l’Ukraine est dirigé par des forces modérées depuis la chute du régime Lanoukovitch. Lors des dernières élections parlementaires en Ukraine, les partis jugés « fascistes » par la Russie ont reçu moins de 5 p. 100 des votes.

8. Selon la Russie : Le gouvernement ukrainien est illégitime.

En vérité : Les Ukrainiens ont voté deux fois au cours des six derniers mois pour élire leurs dirigeants, et ce, dans le cadre d’élections jugées légitimes par la communauté internationale. La Russie a elle-même reconnu les nouveaux dirigeants de l’Ukraine.

9. Selon la Russie : L’OTAN est hostile à la Russie.

En vérité : Depuis les années 1990, l’OTAN essaie d’obtenir la collaboration de la Russie à titre de partenaire important, notamment par la création du Conseil OTAN-Russie. Aucun autre pays n’entretient à ce jour une relation aussi privilégiée avec l’OTAN. 

10. Selon la Russie : L’occident tourne le dos à la Russie.

En vérité : Au moment de la chute de l’Union soviétique, la Russie n’a pas été mise à l’écart. On y a plutôt fait appel à titre d’acteur important sur la scène mondiale. La Russie est également devenue membre de l’APEC et a été invitée à se joindre au G7.

11. Selon la Russie : Les sanctions contre la Russie ne fonctionnent pas.

En vérité : La Russie a elle-même admis que les sanctions internationales lui coûteront environ 40 milliards de dollars américains. La valeur du rouble a chuté de 25 p. 100 au cours des quatre derniers mois. Les compagnies ont retiré de grandes quantités de leurs capitaux de Russie en raison des sanctions, contribuant davantage à l’affaiblissement de l’économie de la Russie.
Mr. Poutine raconte beaucoup de choses qui ne s’alignent pas avec la réalité (plus d’information).
Voici ce qu’il est en vraiment:
Les Ukrainiens vivent dans un pays indépendant. Ils méritent de prendre leurs propres décisions sans l’ingérence de la Russie.
Le peuple russe est un peuple fier avec une histoire importante … ils méritent mieux que la malhonnêteté de Mr. Poutine.


7 commentaires:

  1. Robert Marchenoir15 avril 2015 à 05:03

    Eh bien voilà qui est carré. A noter qu'il y a pas mal de signes incitant à penser que les dirigeants russes (et pas seulement Poutine) pensent vraiment ce qu'ils disent lorsqu'ils se déclarent menacés par l'Occident.

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  2. Après que la Russie ait annoncé lever l'embargo sur la livraison de missile S300 à l'Iran, Israël songe à armer l'Ukraine...

    Finalement, c'est surtout la Russie qui menace l'équilibre du monde avec ses actions inconsidérées qui entraînent des conséquences...

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    1. Robert Marchenoir15 avril 2015 à 08:10

      Bien sûr, mais c'est au moins vraisemblable qu'ils croient à leurs mythes. Ce ne serait qu'une continuation de la paranoïa soviétique dont nous avons maintenant des preuves historiques.

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  3. Robert Marchenoir16 avril 2015 à 10:21

    Ah tiens, en parlant de mythes... Je viens de tomber là-dessus, c'est déjà un peu ancien mais c'est tellement beau que ça mérite d'être connu.

    Sputnik News a trouvé le fin mot de l'affaire dans le crash de l'Airbus allemand dans les Alpes. C'est... c'est... je vous le donne Emile... la faute de l'armée américaine. Plus précisément, de "l'US Air". Ces abrutis sont tellement abrutis qu'ils ne savent pas que l'aviation américaine s'appelle l'US Air Force.

    Cette trouvaille est basée sur "l'interview" du Belge Luc Michel, chef d'un micro-parti national-bolchevique, "géopoliticien" et ex-"observateur" des "référendums" russes en Ukraine. Bon, c'est au conditionnel, hein. Le gars est pas sûr à 100 %. Mais il formule des hypothèses. Sérieuses.

    http://fr.sputniknews.com/points_de_vue/20150401/1015437372.html

    http://www.eode.org/•-eode-press-office-sputnik-france-interviewe-luc-michel-sur-le-crash-de-la320-allemand-il-me-semble-que-toutes-les-versions-avancees-pour-le-moment-sont/#more-2689

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    1. Je viens de parcourir ce torche-balle.

      Magnifique petit condensé cheap du conspirationniste où tout y passe, de la NED à Giscard, alors que le fil conducteur est le crash de la German Wings, faut le faire!

      Le tout en assénant un chapelet de vérités "entendus" pour auditoire acquis à la cause, mais sans jamais voir le début de commencement de la queue d'une preuve.

      On parle de "la colère noire de Hollande". Mais qui rapporte ce fait? Où, et comment ça s'est passé? On sait juste que tata Françoise a piqué une grosse colère parce qu'Obama a fait pété le zinc dans les Alpes françaises et menace de tout dévoiler si tata cesse de faire les gros yeux à la Russie...

      Non mais... Sérieux? Y a des gens pour gober ces âneries?

      Dans la même veine, j'ai lu que c'était des extrémistes turques qui ont pris le contrôle de l'avion, voulant le faire s'écraser sur une centrale nucléaire, 2 Mirage 2000 l'auraient abattu...

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    2. Robert Marchenoir17 avril 2015 à 15:42

      Je crois que c'est vraiment une première historique. Je ne vois pas d'autres cas où la propagande a consisté à dire n'importe quoi, sans souci de crédibilité, en diffusant des mensonges manifestes sans aucun lien les uns avec les autres, chacun remplaçant le précédent, certains étant même contradictoires entre eux, sans même prétendre à la vérité, mais au contraire en disant que la vérité n'existe pas et que tout est propagande.

      Et en plus, ça marche ! Les gens y croient ! ils prennent le parti de la Russie !

      Je veux bien qu'on m'apporte un contre-exemple, mais a priori, je ne vois pas. A côté, Goebbels était un amateur maladroit.

      Les historiens du futur se pencheront sur cette période extraordinaire avec fascination. Les cadres du SVR doivent être en train de réécrire furieusement tous leurs manuels de formation au vu du succès de leurs nouvelles méthodes.

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    3. Bon, ici en l'occurence, je ne suis pas réellement convaincu du rayonnement démentiel de Sputnik, c'est vraiment le truc genre littérature de chiotte que je lis entre 2 perlouzes...

      Je suis bien plus inquiet de ceux qui avancent (de moins en moins) masqué et que ce sont bâtis une "notoriété" en plastoc à cause de la complicité des médias...

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