Rechercher dans ce blog

lundi 27 avril 2015

L’incroyable menace russe contre le Danemark

Au début, on a peine à y croire tant les propos de Mikhaïl Vanin, l’ambassadeur de Russie au Danemark, tels qu’ils ont été rapportés par la presse danoise, sont peu diplomatiques. On pense alors à une erreur de traduction et l’on s’attend à ce qu’ils soient éventuellement démentis. Et l’on scrute les médias officiels russes… qui finissent par les confirmer.

Qu’a donc bien pu écrire Mikhaïl Vanin dans les colonnes du quotidien Jyllands- Posten? Évoquant l’intention du Danemark de participer au bouclier antimissile de l’Otan en installant des moyens de détection sur au moins une des frégates de sa marine, le diplomate a tout bonnement affirmé : « Je ne pense pas que les Danois réalisent les conséquences de leur potentielle adhésion à ce système de défense antimissile. Si cela devait se produire, leurs navires deviendraient la cible de nos missiles nucléaires ».
Et l’ambassadeur russe d’ajouter : « Le Danemark fera alors partie de la menace contre la Russie (…) et ses relations avec la Russie en pâtiront ». On ne saurait être plus clair…
Des missiles nucléaires contre des frégates, et pas de missiles antinavires et de torpilles… Visiblement, Mikhaïl Vanin a voulu frapper les esprits en agitant une menace « nucléaire » contre le Danemark.
Les propos de l’ambassadeur russe ont suscité la réaction indignée des autorités danoises. « La Russie sait parfaitement que la défense antimissile de l’Otan n’est pas dirigée contre elle », a affirmé Martin Lidegaard, le ministre des Affaires étrangères, pour qui les mots de M. Vanin sont « inacceptables ». « Nous sommes en désaccord avec la Russie sur beaucoup de sujets mais il est important que le ton entre nous reste ne dégénère pas », a-t-il ajouté.
Ces derniers mois, plusieurs incidents ont opposé le Danemark et la Russie. Ainsi, en décembre 2014, un avion Canadair CRJ-200 de la compagnie Cimber avait dû brusquement changer de trajectoire afin d’éviter un Il-20 Coot, un appareil russe destiné à la collecte du renseignement, alors qu’il se rendait en Pologne.
Plus sérieux encore. En octobre dernier, les services de renseignement militaires danois (Forsvarets Efterretningstjeneste) révélèrent, dans leur rapport annuel, que l’aviation russe avait simulé l’attaque de l’île de Bornholm, au moment où cette dernière accueillait la réunion annuelle « Folkemødet », qui rassemble des responsables politiques et des journalistes.
« La Russie continuera à accorder une haute priorité à la modernisation de ses forces armées, en mettant l’accent sur le développement de forces capables de mener des opérations offensives le long de sa périphérie », estimait alors le rapport.
Pour autant, « même si la Russie a augmenté ses activités militaires et que ses avions ont parfois effectué des vols offensifs dans le voisinage du Danemark, il n’y a aucune indication qu’il y ait une augmentation de la menace militaire directe pour le territoire danois », avait conclu le document.
Quant aux menaces contre le Danemark proférées par l’ambassadeur russe, le général américain Philip Breedlove, le commandant suprême des forces de l’Otan en Europe (SACEUR), les a, en quelque sorte, relativisées, en évoquant une  » campagne d’intimidation » contre les pays qui ont annoncé leur intention de participer à la défense antimissile. « La Roumanie a subi des pressions quand elle s’est associée au projet. La Pologne fait actuellement l’objet de fortes pressions politiques et diplomatiques, comme tout pays qui voudra rejoindre ce système de défense », a-t-il dit, en se gardant de citer la Russie.

4 commentaires:

  1. Robert Marchenoir29 avril 2015 à 12:36

    Elle n'est incroyable que si on l'ôte du contexte, car d'innombrables menaces de ce type ont été proférées par les autorités russes ou les médias à leur botte. Chantage nucléaire et chantage à l'invasion sont omniprésents dans le discours du Kremlin.

    Dernièrement, c'est le ministre de la Défense lui-même qui a twitté, au sujet du rallye avorté des Loups de la nuit vers Berlin, que c'est avec des tanks qu'il faudrait faire le trajet. Imaginez si le ministre de la Défense français avait menacé, sur Twitter, d'aller canonner Sébastopol avec les Mistral... juste "pour rire"...

    RépondreSupprimer
  2. Je trouve qu'on est d'une mansuétude incroyable avec toutes les saillies du Kremlin. La dernière en date, la provocation des tocards de la nuit, les motards de Poutine.

    On en a pour s'émouvoir que ces petits loups n'ont pas été accepté à fouler le sol polonais. Mais qui s'est scandalisé que la Russie refuse l'accès de son territoire à des diplomates polonais et baltes jugés trop "hostiles" selon le pouvoir? Absolument personne!

    RépondreSupprimer
  3. ....et c'est pour toutes ces raisons que j'ai trouvé génial et intensément jouissif l'abattage du Sukhoï par la chasse turque. Jouer les Tarzan avec les Danois, pas de quoi être fier. Il a crut pouvoir en faire autant avec les Turcs....et vlan il s'est pris une grande claque dans la gueule. La voir, sa gueule, le lendemain l'air renfrogné et boudeur, affalé sur son fauteuil. C'est ça leur grand homme ? Et penaud en plus. Et sa réponse "petit bras". "Si vous recommencez, je demanderais aux touristes russes de ne plus aller en Turquie." C'est tout ? Ridicule, pitoyable ! On s'attendait à un avion turc abattu, au moins. Non, rien si ce n'est du blabla et de vagues menaces. Et quelle humiliation pour les Russes ! Le "Nouveau Tsar" souffleté en public reste là, les bras ballants, l'air con.
    Erdogan, digne fils d'Ataturk, le Loup Gris, a froncé un sourcil et Poutine a couru à sa niche. Le vieil ours pathétique et stupide n'a même pas de couilles. Au passage, bonne leçon pour tous les crétins français qui soutiennent que l'OTAN ne sert à rien. Poutine et l'état-major russes, eux, le savent très bien. Ceci dit, à l'arme atomique près, l'armée turque est parfaitement capable de tenir tête seule face à l'armée russe.

    RépondreSupprimer
  4. C'est sûr que pour attaquer l'Ukraine, qui avait été démilitarisée suite au mémorandum de Budapest, c'est plus facile. Pour s'attaquer à la Géorgie, aussi. Pour liquider 200000 tchétchènes, aussi. Pour occuper la Transnistrie, aussi. Mais pour s'attaquer à un pays membre de l'Otan, le poutine est surtout très fort avec la langue...
    Erdogan étant le jumeau musulman de Poutine, s'ils pouvaient se nuire l'un l'autre, ce serait assez sympathique

    RépondreSupprimer